La différence de vécu en tant qu’étudiante, au sein d’une structure hospitalière et auprès des sages-femmes indépendantes.
Picture by Marlies De Vriese
Les apprentissages au sein de l’hôpital sont nécessaires. C’est là qu’en tant qu’étudiant on apprend les actes techniques essentiels à notre profession (touché vaginal, prise de sang, pose de cathéter, sondage vésical, hygiène et asepsie etc). C’est l’occasion également de collaborer avec les autres professionnels de l’obstétrique : gynécologues, neonatologues, pédiatres, anesthésistes, etc. Le flux important de patientes au sein des services d’obstétrique permet de voir beaucoup de situations différentes ; notamment des situations pathologiques qu’il est nécessaire dans notre domaine de pouvoir dépister rapidement.
Cette diversité d’expériences, ce flux important de patientes représentent donc une opportunité pour les étudiants au niveau de la pratique, au niveau du « faire ». En effet le rythme est soutenu. Il arrive néanmoins que les journées de travail soient épuisantes : sensation de ne pas s’arrêter, stress, le personnel n’a pas toujours le temps d’encadrer les étudiants (explications sommaires, communication sèche, absence de feed-back, etc). Dans ces circonstances « l’action » reste efficace mais le « savoir-être » n’est pas toujours présent. Cela peut générer une mauvaise expérience pour les patientes et n’est pas un bon exemple à donner aux étudiants. A l’hôpital, il n’y a pas que le flux de patientes qui est important. Les étudiants sont également nombreux et défilent dans les services. Cela ne doit pas être évident pour le personnel qui a tendance à ne pas s’investir au-delà du minimum nécessaire à la collaboration du travail. Les échanges relationnels sont assez pauvres, donnant parfois l’impression aux étudiants de « faire partie des murs » et de ne pas être reconnu dans leur individualité.
Auprès d’une structure restreinte, telle qu’une association de sages-femmes indépendantes, il est évident que la notion de savoir-être est présente très intensément. Les patientes qui se tournent vers ces structures sont en demande d’une approche globale et respectueuse. En tant qu’étudiant, ont y apprend non pas « à se faire la main » mais plutôt à observer la qualité relationnelle, le respect du consentement éclairé, une communication médicale claire et complète dans ses explications, etc.
J’ai eu l’occasion d’éprouver une grande cohérence entre la façon d’aborder les patientes et les étudiants. Auprès des sages-femmes indépendantes, lorsqu’une étudiante est accueillie, la convivialité est présente (on se tutoie), un réel intérêt pour son parcours et son vécu est exprimé (nombreuses questions posées, enthousiasme dans les discussions pour faire connaissance), la place de l’étudiante est organisée et valorisée (un siège est prévu, on concerte l’étudiante, on la présente aux patients comme une future collègue, ses acquis sont reconnus et valorisés). Ce bien-être relationnel joue un rôle porteur dans les apprentissages. En effet, on est à l’aise de poser des questions et d’aller plus loin dans les résonnements, les conseils, etc. L’étudiant débutant dans son expérience se sent encouragé et soutenu par l’équipe. Le plus important me semble-t-il, est que lorsque le respect est la valeur principale, l’étudiant à l’occasion de s’inspirer d’un travail juste.