Cis a vu le jour en même temps que l’année nouvelle. Sa maman, Joke, raconte sa naissance impromptue à la maison et partage comment elle s’est préparée à la naissance.

C’est avec beaucoup de plaisir et de joie que je m’apprête à vous raconter la naissance de notre fils, Cis, né en cette date magique du 1er janvier 2020.

Nous avions été invités par nos voisins pour fêter le Nouvel An (date de mon terme). Nous étions environs sept couples pour l’apéritif, dont certains que nous ne connaissions pas mais il y avait beaucoup de joie et de cordialité ce soir-là.

Les voisins avaient organisé un quiz avec des cadeaux, de quoi mettre de l’ambiance. Nous riions de plus en plus fort et notre esprit de compétition s’enflammait. Je sentais bouger mon bébé, il me rappelait qu’il était là, que je devais revenir à ma respiration pour ne pas en faire trop dans les épreuves plus physiques, comme sing star et just dance. Je le rassurais en posant un instant ma main sur mon ventre, pour entrer en contact avec lui…

Après le quiz, plusieurs des femmes présentes ont voulu raconter leur accouchement. Je m’attendais un peu à des histoires terribles, et je me préparais à devoir les interrompre: je voulais me nourrir d’histoire et d’images positives. En fin de compte, c’était de très belles histoires, dont trois accouchements à la maison. Des histoires qui suscitaient la confiance, la force en moi.

‘Pendant le repas, je sentais de plus en plus de crampes et je me suis isolée dans les toilettes. J’ai remarqué quelques pertes de sang. “J’espère que tout va bien”, me suis-je dit tout de suite.

Timme venait de déposer son morceau de viande sur la pierrade, mais je lui ai fait comprendre qu’il fallait rentrer.

Vers 23h30, j’ai appelé le numéro de garde de “De Bron”, notre cabinet de sages-femmes, et c’est Ambre qui m’a répondu. Elle m’a rassurée: les pertes de sang pouvaient indiquer qu’un petit vaisseau saignait dans le col ou que la poche des eaux était ouverte, ce qui indiquait que le travail avait commencé.

Elle m’a conseillé de prendre un bain pour me détendre, les crampes diminueraient probablement en intensité. J’ai rempli la baignoire d’eau chaude avec quelques gouttes d’huile de lavande. Les crampes étaient régulières mais j’essayais de me concentrer sur ma respiration. Cette respiration en vague, comme je l’avais appris pendant les cours de yoga prénatal.

Vers 1h30, Ambre est apparue à mes côtés. Elle s’est assise à côté du bain, a demandé à Timme de baisser la lumière et d’allumer quelques bougies pour créer une ambiance intime. Elle sentait que ce serait pour aujourd’hui. Et moi, je me disais : “Oh non, pas un jour de fête”, mais j’ai bien vite lâché cette pensée.

Après une demi-heure, j’ai décidé de sortir du bain, de descendre dans le salon pour m’y mettre à l’aise. Timme avait allumé un feu, et c’est là que je voulais m’installer. Ambre et Timme ont mis deux tapis devant le feu, avec une couverture blanche. Je me suis mise à quatre pattes pour accueillir les contractions.

‘J’essayais de rester au plus près de moi, de mon corps, en contrôlant ma respiration, en évoquant des images positives. Des images que j’avais visualisées avant, pour les faire miennes.’

Timme a mis une musique de fond paisible qu’on avait beaucoup écouté pendant la grossesse.
Ambre a proposé un toucher interne pour voir à combien j’étais dilatée. “Joke, tu es à dilatation complète”, m’a-t-elle annoncé. “Combien de temps faut-il pour aller à l’hôpital?”. Timme répondit: une vingtaine de minutes.

Ambre a alors proposé de rester à la maison et de ne plus faire la route jusqu’à l’hôpital. J’étais prête pour un accouchement à la maison, je m’y étais préparée mentalement, je n’étais donc pas inquiète, au contraire. Les contractions étaient espacées de deux minutes et je ne me voyais pas du tout faire le déplacement. D’autant que je savais que cela risquait d’arrêter le travail.

Ambre a alors proposé de rester à la maison et de ne plus faire la route jusqu’à l’hôpital. J’étais prête pour un accouchement à la maison, je m’y étais préparée mentalement, je n’étais donc pas inquiète, au contraire. Les contractions étaient espacées de deux minutes et je ne me voyais pas du tout faire le déplacement. D’autant que je savais que cela risquait d’arrêter le travail.

Ambre a donc décidé d’appeler la deuxième sage-femme, Lidewij, vu que pour les naissances à domicile, elles doivent être deux. Pendant ce temps, j’essayais différentes positions de yoga pour accueillir les contractions, ce qui les rendait très supportables. Je passais de la posture du chat à celle du lion, tout en essayant de me reposer entre deux en m’appuyant sur le ballon.

Timme massait mon sacrum entre deux contractions. Cela faisait tellement de bien, c’était important qu’il reste près de moi. Je serrais ses mains quand ça devenait plus intense, je faisais des sons “o”. Pendant les cours de yoga, ça faisait bizarre de les faire mais là, c’était très confortable. J’essayais de rester concentrée, de tout lâcher, y compris la peur et la honte, je trouvais de plus en plus ma propre force.

La présence d’Ambre et de Lidewij me rassurait, le toucher de Timme m’aidait à me détendre. Mon corps tremblait, mais je savais que c’était l’adrénaline d’un travail bien avancé.

Vers 5h, Ambre a proposé de nous reposer. La nuit avait été longue pour tout le monde. Elle m’a invitée à m’allonger sur le côté, Timme derrière moi. J’ai pu me reposer pendant une dizaine de minutes, mais je sentais que ça s’intensifiait. Je sentais une énorme pression sur mon périnée, je passais du chat au lion pour accueillir ces sensations. Et je reprenais les sons “O”, qui devenaient de plus en plus forts au fur et à mesure que la pression augmentait. 

Lut, ma prof de yoga, m’avait dit de ne pousser que lorsque mon corps, mon utérus, m’en donnait le signal. L’envie de pousser est donc venue très naturellement. Je me sentais très à l’aise avec cette sensation dans la posture du lion. Les contractions de poussées étaient beaucoup plus intenses que celles du travail, mais j’essayais de ne pas penser au temps qui passait mais de faire confiance à mon corps.

Les sages-femmes m’ont proposé de m’asseoir sur le tabouret d’accouchement, devant Timme qui était assis sur le canapé au coin du feu. Je pouvais ainsi me reposer sur lui. Une fois assise sur le tabouret, la pression a augmenté encore plus au point que cela brûlait. Je sentais notre bébé descendre de plus en plus, cela me donnait du courage: il ne faudrait plus très longtemps avant d’être réunis.

Après une poussée, les sages-femmes m’ont conseillée de me mettre debout. “Je n’y arriverai pas”, me suis-je dit mais elles m’ont donné confiance.

Je poussais sur mes jambes, en essayant de balancer mon bassin. Je pensais à ce mouvement en spirale que Lut m’avait appris pendant les cours. Je me suis levée encore deux fois ainsi et mon bébé était là.

De Bron - Cis

Ambre m’a dit : “prends-le”. J’ai senti une petite tête gluante, puis une épaule, et il était là. Il me regardait, les émotions m’envahissaient.

‘Je sentais en moi tellement de bonheur, de joie mais surtout tellement de gratitude pour la force de mon corps, qui faisait un avec notre petit.

Il était donc là, notre petit Cis, né le 1er janvier 2020 à 6h40.

Elles m’ont aidé à me coucher sur le dos, le coussin d’allaitement derrière moi, pour faire naître le placenta. Dans mon plan de naissance, j’avais indiqué que je ne voulais pas couper le cordon avant la délivrance. J’ai dû pousser encore un peu alors que je n’y arrivais presque pas. Le placenta a fini par sortir assez vite et j’ai coupé le cordon moi-même, après qu’il avait fini de battre.

Je n’avais plus qu’une envie : admirer mon bébé de la tête aux pieds et cocooner ensemble. Je me sentais complète à présent. Tellement fière de nous. De lui, petit Cis, qui est venu si facilement. De Timm, dont le soutien pendant tout le travail avait été formidable. Et bien entendu, une gratitude immense pour toutes les personnes qui m’ont si bien accompagnée pendant tout ce voyage.

J’espère par ce récit donner confiance aux gens pendant leur grossesse et foi dans la force des femmes. Qu’ils puissent rédiger un projet de naissance qui leur convient et s’entourer des personnes qui les soutiennent dans leur projet.

Avec affection,
Joke

De Bron - Cis

Tous nos remerciements à :

‘De Bron’ cabinet de sages-femmes: Ambre, Lidewij, Catherine, Tess et Sophia
Yoga prénatal: Lut Van Melle
Gynécologue: Anne De Vits
Ostéopathe: Charlotte Borremans
Acupuncture: Elmira Erstukajeva
Médecin généraliste: Hajji Amale
Amie sage-femme: Minke Siesling

Liste de lecture prénatale:

‘Birth Reborn – What Birth Can and Should Be’ – Michel Odent
‘Bollebuikenboek’ – Leen Massy
‘Ik ga Relaxed bevallen – Minder pijn / Geen angst / Meer controle en zelfvertrouwen’ – Georgina Kwakye
‘Liefde & geboorte – Mindful zwangerschapsyoga voor koppels’ – Lut Louisa Van Melle
‘Van buik tot baby’ – Ouders van nu

Musique douce pour la grossesse et l’accouchement:

Michael Kiwanuka – LOVE & HATE
RY X
Catpower
Bear’s Den
The xx
Norah Jones

Chansons de naissance:

Lianne La Havas – ‘No Room for Doubt’ (feat. Willy Mason)
Tina Malia – ‘Sound Of The River’
Alexia Sunshine Rose – ‘I Release Control’
Agnes Obel – ‘Riverside’
Norah Jones – ‘Sunrise’
Norah Jones – ‘Don’t know Why’

Liste Spotify:

Beval