Les hormones de naissance peuvent réaliser un travail extraordinaire : elles peuvent vous aider, vous et votre bébé, à avoir une naissance sans complications. Elles vous préparent à chaque étape, du travail à l’allaitement et à l’attachement. Mais attention : elles rencontrent parfois des obstacles qui font qu’elles font moins bien leur travail.
Retrouvez ci-dessous des astuces pour que cela ne vous arrive pas et que les hormones de naissance puissent faire leur travail formidable. Pour vous et votre bébé !
Que sont les hormones de naissance et que font-elles ?
Les hormones de naissance sont des “messagers chimiques” fabriquées par votre corps. Votre bébé les fabrique aussi. Ces hormones collaborent afin de mener au mieux les changements importants dans votre corps – des modifications qui permettent que le travail et l’accouchement se fassent facilement et sans encombre. Les hormones de naissance vous aident vous et votre bébé de différentes manières, comme :
- Préparer votre corps à l’accouchement
- Enclencher vos contractions
- Préparer votre bébé au travail et à la vie hors de votre corps
- Expliquer à vos seins comment fabriquer du lait et préparer votre bébé à aller boire au sein
Et si votre bébé et vous tombez amoureux, c’est aussi grâce aux hormones de naissance !
Hormones de naissance
Il y a différentes hormones qui vous aident lors de la naissance et après :
- L’ocytocine provoque les contractions et aide à créer des sentiments d’amour, de tranquillité et de connexion avec les autres.
- Les bêta-endorfines aident à diminuer le stress et à gérer la douleur de la naissance.
- Les catécholamines vous aident, vous et votre bébé, à être alerte et à vous préparer à l’accouchement. Elles vous aident aussi à protéger le cœur et le cerveau de votre bébé lors de fortes contractions.
- La prolactine, aussi appelée l’”hormone maternelle”. Elle a différentes fonctions, comme aider vos seins à produire du lait.
Quels sont les obstacles qui peuvent entraver les hormones de naissance ?
Le stress peut fortement entraver le travail des hormones de naissance. Mère nature est intelligente : elle veut que vous et votre bébé soyez en sécurité lors de la naissance. C’est pour cette raison qu’il est mieux d’accoucher dans un endroit calme, offrant suffisamment de discrétion. C’est là que vous vous sentez en sécurité et protégé, et que vous pouvez donc vous détendre le plus facilement.
Malheureusement, les femmes peuvent éprouver du stress lors du travail, de l’accouchement ou les heures qui suivent la naissance. Votre corps peut considérer des éléments qui passent inaperçus en temps normal comme menaçants. Pensez à un éclairage vif, (beaucoup) de bruit, des attributs médicaux en pleine vue ou un examen vaginal (répétitif). Aussi le personnel (changeant) qui entre et sort de votre chambre peut provoquer en vous une certaine oppression.
Et si votre corps ne se sent pas en sécurité à l’endroit où vous vous trouvez, les hormones de naissance ne peuvent pas faire leur travail correctement. Le travail peut même être ralenti ou s’arrêter.
Après une naissance à l’hôpital, certains bébés sont emmenés par le personnel infirmier pour des contrôles de routine. Cela peut être très stressant pour vous et votre bébé : après tant de mois ensemble, vous êtes en un coup séparés. Le bébé peut en être stressé, ce qui implique une diminution de sa température corporelle et de sa glycémie. Le stress occasionné par une séparation si rapide peut aussi compliquer le début de l’allaitement. Pour ces raisons, demandez si ces soins de routine peuvent être retardés, lorsque vous aurez pu vous habituer l’un à l’autre après quelques heures. Une autre option est que ces soins se fassent à votre lit, afin que le bébé reste près de vous.
Est-ce que les tests médicaux et autres traitements ont une influence sur les hormones de naissance ?
Oui ! C’est pour cette raison qu’il est important de faire la différence entre les interventions médicales lors de problèmes sérieux et les interventions qui n’apportent pas vraiment quelque chose à la mère et à l’enfant. Dans le premier cas, il est important de savoir que les tests et les traitements sont les meilleurs moyens pour vous maintenir en bonne santé et en sécurité, même si cela peut entraver le bon fonctionnement des hormones de naissance.
Mais parfois, le personnel soignant effectue des tests et traitements plutôt par habitude, ou parce que cela facilite leur travail. Par exemple, des médicaments sont administrés pour accélérer l’accouchement, alors que la mère et le bébé sont en bonne santé et que le travail se déroule en toute sécurité, à son rythme. Ces médicaments peuvent contrer les hormones de naissance et même engendrer des problèmes qui compliquent le travail et la naissance au lieu de les faciliter. Un exemple est de mettre une perfusion “pour au cas où”. Ce simple geste lors d’un travail qui se déroule normalement peut déjà interférer dans votre confiance et le process en cours dans votre corps. Si bien intentionnés que soient les prestataires de soins.
Pour cette raison, posez des questions avant de donner votre accord d’intervention, ou demandez à votre partenaire de le faire si nécessaire. Que se passe-t-il ? Est-ce sérieux ou nécessaire ? Quelles sont les possibilités de traitement ? Pour quel problème ce traitement est-il une solution ?
Que puis-je faire pour éviter le stress lorsqu’une intervention est nécessaire ?
En cas de problème chez vous ou votre bébé, ecoutez la sage-femme ou le médecin. Dans certains cas, il est nécessaire d’intervenir afin de garantir votre sécurité ou celle de votre bébé – même si cela compromet le fonctionnement des hormones de naissance.
Heureusement, même en cas d’intervention médicale, vous pouvez faire certaines choses pour tout de même profiter un maximum de vos hormones de naissance.
Si votre accouchement est induit, demandez s’il est possible d’attendre jusqu’à ce que le col de l’utérus soit ramolli (raccourci) et donc prêt pour l’accouchement. Si ce n’est pas encore le cas, vous avez une grande chance que l’induction se termine en une césarienne.
Lorsque votre césarienne est programmée, demandez s’il est possible d’attendre jusqu’à ce que l’accouchement débute naturellement. Lorsque l’accouchement commence naturellement, les hormones de naissance se libèrent, et ainsi, votre bébé et vous-même pouvez tout de même en profiter.
Dans tous les cas, demandez qu’ils déposent votre bébé dès que possible sur votre sein pour un peau-à-peau (donc aussi après une césarienne!) et si votre bébé peut rester près de vous tout au long de votre séjour à l’hôpital.
Si votre bébé doit être déplacé vers un autre service pour des soins spécifiques, essayez d’y aller pour toucher le plus souvent possible votre bébé, le prendre dans vos bras, lui donner le sein et lui parler. Demandez s’il est possible de lui donner les soins kangourou, c’est-à-dire peau contre peau.
Pensez aussi à vous et à votre propre corps après une intervention médicale ! Soyez patients dans les jours suivants la naissance. Votre corps a accompli un très grand travail pour avoir un bébé et a besoin de temps pour se remettre. Reposez-vous autant que possible. Concentrez-vous les premiers jours à apprendre à connaître votre bébé et à vous adapter à tous les changements. C’est déjà beaucoup, donc veillez pour le rester à beaucoup vous reposer.
Pourquoi est-ce que TOUS les prestataires en naissance ne soutiennent-ils pas ces hormones de naissance ?
Les chercheurs découvrent sans arrêt de nouveaux faits sur le fonctionnement des hormones de naissance. Il faut cependant beaucoup de temps avant que ces nouvelles connaissances n’atteignent les hôpitaux et les prestataires de soin et qu’ils changent leurs méthodes de travail.
Pour le moment, tout le personnel en soins liés à la naissance est loin de savoir à quel point ces hormones de naissance sont importantes et comment les stimuler au mieux. Certains ne savent certainement pas comment ils peuvent aider à faire circuler les hormones chez vous et chez votre bébé, ou ne savent pas que certains gestes peuvent justement bloquer cette circulation.
Les hôpitaux et prestataires de soins veulent certainement prodiguer les meilleurs soins, mais le changement et l’amélioration du secteur de la santé est lent. Cela implique malheureusement que certaines femmes ne reçoivent pas les soins qui soutiennent les processus naturels lors d’un travail, d’un accouchement et de l’attachement.
Que puis-je faire pour stimuler les hormones de naissance ?
Octroyez déjà avant la naissance du temps, de l’attention et du repos à votre corps. Ainsi vous démarrez l’accouchement avec assez d’énergie et vous optimaliserez les conditions pour un accouchement vaginal en toute sécurité et naturel.
Ayez aussi de la patience envers vous-même et votre corps dans les jours qui suivent l’accouchement. Votre corps a réalisé une immense tâche pour avoir un bébé et a besoin de temps pour se remettre. Reposez-vous un maximum. Concentrez-vous dans les premiers jours à apprendre à connaître votre bébé et à vous adapter à tous ces changements. C’est déjà beaucoup, donc veillez surtout à vous reposer énormément.
C’est normal que votre bébé et vous ayez besoin de temps pour vous habituer à l’allaitement, même si vous l’avez déjà fait. L’allaitement est toujours nouveau pour le nourrisson. Soyez donc patient si votre bébé n’a pas directement la technique. Le stress ou l’irritation n’aident pas la production de lait. Faites attention aux signaux d’alarme: téléphonez à votre sage-femme ou experte en lactation en cas de doute, de douleur ou de fièvre. Ne pensez pas que cela partira par soi-même. Une aide précoce peut éviter que de petits problèmes n’en deviennent de gros!
Comment choisir des prestataires de soin qui portent de l’attention aux hormones de naissance ?
Lisez les histoires de naissance sur birthmatters.be. Ces histoires montrent comment les soins appropriés peuvent aider les hormones de naissance à faire leur travail. Ils vous donnent aussi une idée de ce que vous cherchez et de ce que vous souhaitez.
Parlez aussi avec d’autres femmes de leur expérience dans les hôpitaux, les centres de naissance et les cabinets de sages-femmes près de chez vous. Elles l’ont toutes vécu !
En outre, vous pouvez poser des tas de questions à votre sage-femme ou médecin pour vous assurer que vous recevrez les soins que vous voulez et souhaitez. Nous vous en décrivons ci-dessous.
Questions à poser à votre médecin ou sage-femme :
- Comment soutenez-vous les hormones de naissance naturelles qui nous aident, mon bébé et moi lors de l’accouchement, la naissance, l’allaitement et l’attachement ?
- Que faites-vous pour éviter que les hormones de naissance soient perturbées ?
- Quelles manipulations médicales ou monitoring utilisez-vous lors de l’accouchement? (Si un médecin ou une sage-femme exécute des manipulations médicales de façon standard, ou les conseille, demandez-vous si vous avez envie de continuer avec ce prestataire de soins).
- Dans quels cas recommanderiez-vous une induction et pourquoi ?
- Quand conseillez-vous une césarienne, et pourquoi ?
N’oubliez pas que les sages-femmes ont en général eu une formation plus approfondie et plus d’expérience relative aux hormones de naissance que les médecins, même si ce n’est pas valable pour tous les médecins.
Vous avez trouvé le médecin ou la sage-femme qui vous convient? Très bien ! Mais n’oubliez pas que vous n’avez pas le contrôle à 100% sur quel médecin ou sage-femme sera présent à votre accouchement. Il est intéressant de vous informer au préalable au sujet des collègues avec qui travaillent votre prestataire de soins. Vous augmentez ainsi les chances d’avoir quelqu’un à la naissance qui adopte la même philosophie et les mêmes idées. Cela vaut aussi certainement la peine de faire connaissance avec ces personnes à l’avance.
Conseils pour choisir un lieu de naissance
Cherchez un endroit où :
…les protocoles n’indiquent pas que les femmes reçoivent une perfusion de façon standard.
…vous pouvez bouger pendant le travail et la phase de la poussée et qu’il y a des outils d’aide pour essayer différentes positions (comme par exemple le tabouret d’accouchement, une corde ou du tissu qui pend au plafond et auquel vous pouvez vous agripper, un bain).
…le peau à peau est pratiqué et où votre bébé est mis le plus rapidement possible après la naissance sur votre poitrine et que vous pouvez rester ensemble.
…vous recevez de l’aide directement après la naissance pour que votre bébé trouve le sein.
Vous pouvez aussi évidemment demander conseil à votre sage-femme ou médecin pour trouver l’endroit idéal. Ils travaillent souvent avec un ou plusieurs hôpitaux. Vous pouvez en outre envisager avec votre prestataire de soin d’accoucher à domicile. De nombreuses femmes qui choisissent d’accoucher à la maison le font pour la tranquillité et le calme de leur environnement familier, ce qui permet aux hormones de naissance de faire leur travail plus facilement.
Vous trouverez aussi souvent plus d’informations sur le site internet de l’hôpital, de la maison de naissance ou du cabinet de sages-femmes sur leur vision des soins pendant un accouchement et à la naissance. Ils organisent aussi dans la majorité des cas régulièrement des visites.
Questions à poser lors d’une visite d’hôpital :
- Quel est le pourcentage de femmes qui reçoivent ici une perfusion ? Quel est le pourcentage d’épidurales ?
- Est-ce que je peux bouger librement pendant l’accouchement ou suis-je d’office reliée à un monitoring ? Est-ce obligatoire ?
- Quels sont les outils d’aide disponibles pendant la poussée ? Pensez au tabouret d’accouchement, bain, ballon…
- Est-ce que mon bébé est placé directement après la naissance sur mon ventre ? Pouvons-nous avoir un contact peau à peau au moins pendant une heure ?
- Qu’en-est-il des césariennes ? Quel pourcentage des femmes qui accouchent chez vous ont une césarienne (non planifiée) ? Est-ce que le bébé peut tout de même rester sur ma peau dans la salle de réveil ?
- Que faites-vous pour aider à débuter l’allaitement ?
Quelques conseils supplémentaires :
– Suivez un cours sur l’accouchement afin d’apprendre à appréhender la douleur, l’effort et les émotions (aussi sans médicament) pendant le travail et la naissance.
– Envisagez une doula. Une doula est une dame qui a suivi une formation pour apporter du soutien aux femmes pendant l’accouchement et qui défend leurs intérêts et souhaits. Elle peut vous aider à vous sentir plus confiante, plus à l’aise et plus détendue.
– Si votre bébé et vous êtes en bonne santé, attendez que l’accouchement commence de lui-même. Gardez contact avec votre prestataire de soins pendant la première partie de l’accouchement pour rester à la maison, jusqu’à ce que les contractions soient fortes et régulières. Rester moins longtemps à l’hôpital permet de limiter les possibilités d’administration de médicaments et diminue les procédures médicales.
– Faites de votre chambre à l’hôpital ou dans la maison de naissance autant que possible votre propre cocon. Portez votre propre pyjama ou vos vêtements, emportez votre coussin, faites une playlist avec vos morceaux de musique préférés (n’oubliez pas vos oreillettes), tamisez la lumière, fermez la porte. Indiquez à la porte que les personnes doivent frapper doucement avant d’entrer.
– Si une infirmière ou prestataire de soin propose des tests ou des traitements, ou s’ils limitent vos mouvements ou hydratation lors de l’accouchement, demandez-lui pourquoi ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Y-a-t ’il d’autres choses qui peuvent être essayées ? Si oui, quels sont les avantages et les inconvénients de ces options ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’attendre de voir ce qui se passe ? N’oubliez jamais que vous avez le droit d’avoir des informations claires sur les options possibles. Vous avez le droit de parole sur ce qui vous arrive à vous et votre bébé.